Résidence de Sophie Peroy-Gay

Octobre 2023 / L’artiste sonore en résidence au studio d’Obro

Faire ou défaire le cochon est un documentaire sonore.

Entre tradition familiale de transformer un cochon chaque année en conserves, saucisses et jambon, et vie parisienne, avec des amies végétariennes, antispécistes confirmées, pourquoi je n’arrive pas à devenir végan ?

Dans ce documentaire, j’explore la tradition familiale du tue-cochon. En mêlant archives sonores de cette journée particulière et paroles de mes grands-parents, je tente de raconter ce moment familial, son organisation, son origine, ses recettes. Les voix de ma famille s’entremêlent avec les sons de cuisine, de couteau, de bouillonnements et de bocaux. Les blagues fusent, les remarques sur les recettes de boudin, de pâté, de saucisson et de jambon résonnent, avec l’accent particulier du sud-ouest. Pourtant, depuis mon installation à Paris, je ne mange plus de viande, sauf en famille justement. Mes amies sont toutes végétariennes, voire végan, et ont accepté de me raconter comment elles sont devenues végétariennes, puis végan, et combien ce choix est important politiquement pour elles.

Ces réflexions sur le véganisme s’entremêlent donc avec cette tradition familiale sur la viande. Et moi au milieu, qui ne suis pas végétarienne, qui n’arrive pas à l’être, et qui tente de comprendre pourquoi, dans ma famille, dans mon groupe d’amies. Que faire de mes convictions alimentaires et politiques ?

A propos de l’artiste

Pendant mes études de sociologie du genre à l’EHESS, fin 2018, je deviens bénévole à Radio Parleur, studio de podcast sur les luttes sociales. C’est là qu’un micro me tombe dans la main ou presque, et que je me lance dans la formidable aventure du son, et du journalisme. Je multiplie les reportages, les montages, les expérimentations sonores : reportage à Bure, et en Allemagne, dans les manifestations parisiennes, mais aussi série féministe (Genre aux poings) en deux saisons, production de l’émission hebdomadaire Penser les luttes. Je complète mon apprentissage radiophonique et sonore par un stage à France Inter pendant l’été 2021 et surtout par une formation au sein du collectif Transmission, école libre de création sonore. C’est donc entourée des autres apprenants de la promo 3 que je découvre plus en profondeur la narration, l’écriture sonore, les imaginaires du son et mon envie de raconter autre chose du monde qui m’entoure. J’imagine plein d’histoires, je me balade avec un micro dans ma poche et j’enregistre des heures de moments en tout genre. Et puis je pars un an en Allemagne, travailler dans un lycée et enseigner le français. Je fais faire de la radio aux élèves, émerveillés par le son de leur voix en français. A mon retour en France, je suis embauchée au service Podcast de BFM, pour travailler comme réalisatrice et productrice du Titre à la Une, quotidienne d’actualité. L’équipe est formidable, et le travail est intéressant, malgré des choix politiques souvent en désaccord avec les miens. Je continue à en apprendre beaucoup sur le montage sonore, l’agencement d’une histoire, et l’imaginaire sonore qui l’accompagne. Aujourd’hui, je travaille donc à BFM, et je suis bénévole pour le collectif Transmission (aide à la tenue des événements, séances d’écoutes et masterclasses). J’écoute des heures de podcasts, et j’enregistre toujours autant d’histoires.

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